Créer un site internet

promenade de l'arquebuse

Le tir à l’arquebuse est, aujourd’hui, relayé par le tir à l’arc ou à la carabine. Les siècles passés sont riches en souvenirs de compagnies de “Chevaliers de l’Arquebuse” qui ont animé, ici et là, des rencontres “intervilles” qui pouvaient durer des jours entiers.

Durant les siècles derniers, et quand on eut inventé l’arme à feu qui prit le nom d’arquebuse, nombreux furent les villes et les villages de nos régions à avoir une compagnie d’arquebusiers… Au XVIIIe siècle, la Bourgogne comptait un amateur éclairé : l’abbé Courtépée. Il est connu pour sa Description du Duché de Bourgogne. À lire dans cette œuvre, les notices des villes et villages de notre province, où il signale les compagnies existantes et les tournois qui s’y organisèrent, on constate son goût pour ce qui ne s’appelait pas encore un sport. On apprend ainsi qu’en 1722, Mont-Saint-Vincent comptait 40 « chevaliers d’arquebuse ». Le village fut chargé, cette année-là, d’organiser un grand prix intervilles, auquel participèrent Marcigny, Charolles, Toulon-sur-Arroux, Perrecy-les-Forges et Montcenis.

Roi, empereur, baron

En quoi consista cette rencontre ? Chaque village avait ses tireurs d’élite. La cible était, au fond de la promenade, au sommet d’un mât, un oiseau haut en couleur, désormais en bois ; l’oiseau devait être démoli intégralement à coups d’arquebuses. Comme cette arme avait une faible cadence de tir, que son canon s’échauffait vite, et que sa portée effective était fort limitée, le jeu pouvait durer plusieurs jours. On en profitait pour se réunir ; chaque compagnie avait à cœur d’offrir aux autres des festins bien arrosés. Le vainqueur était désigné à l’issue de la rencontre. Il avait droit au titre de “roi”. Si la même personne remportait le prix trois fois de suite, on le nommait “empereur”. Bien entendu, des avantages, fiscaux et autres, étaient attachés à ces titres, enviés comme on s’en doute. D’où une saine émulation entre les diverses compagnies, dont les membres avaient droit au titre de “chevalier”. Longtemps, on distingua les “chevaliers” et les “barons” ; les premiers avaient abattu l’aile droite de l’oiseau, les seconds son aile gauche.

De ces réjouissances subsiste de nos jours, à Mont-Saint-Vincent, la promenade de l’Arquebuse.

L’arquebuse fut la première arme à feu portative à être utilisée en France, à la fin du XVe siècle. À l’origine composée d’un canon massif prolongé par une crosse droite, elle était si lourde et encombrante qu’il fallait se servir d’un support pour pouvoir tirer. Plus tard, elle fut améliorée par l’adjonction d’un fût plus long et plus léger et d’une crosse recourbée : on put alors tirer en épaulant. Vers la fin du XVIe siècle, l’arquebuse fut remplacée par le mousquet, mais les compagnies d’arquebusiers subsistèrent.

Arquebuse 1
Arquebuse 13314

Ajouter un commentaire

 
×